Je crois avoir toujours été habitée par des émotions indicibles. J’avais besoin de les exprimer par tous les moyens possibles : écriture, image, sculpture, musique, etc.

Au moment de choisir une voie professionnelle, les arts appliqués se sont imposés à moi comme un domaine infini de créativité pluridisciplinaire, et particulièrement la Haute Couture, dans ce qu’elle a de plus extravagant.

Une double formation en style et en textile m’a permis d’exprimer sans retenue mes idées et mes concepts. Ensuite, une carrière de six ans dans l’artisanat d’art textile pour la Haute Couture parisienne a renforcé mon savoir-faire, me permettant au passage d’affirmer mes gouts et mes influences.

Au bout de dix ans au service des autres, il devenait vital de recentrer ma créativité autour d’un cheminement plus personnel.

Je m’installe en Dordogne en 2019, la peinture m’accompagne dès lors quotidiennement, en parallèle de ma nouvelle activité de relieure.

Démarche artistique

Mon travail donne à voir les déambulations de mon inconscient. Les couleurs et les formes se font les témoins d’une émotion qu’il m’est souvent impossible de nommer. Je me soustrais d’une envie de représenter la réalité, afin que ne subsiste dans mes choix picturaux que l’essence de mes ressentis.

Pour moi, la créativité doit éviter tout cloisonnement. Mon approche de l’abstraction est en perpétuelle évolution, chaque série une recherche.

Je travaille sur papier, en couches qui se superposent. Chaque œuvre se construit dans le temps, acrylique, encre, pastel, craie, les matières se mélangent ou se confrontent. Une discussion se crée entre les différents plans, chaque plan tentant de figer un état éphémère, chaque strate inachevée se complétant dans un tout. Il en résulte un équilibre fragile, à la fois visuel et nécessairement émotionnel.

In fine, mes œuvres ont leur existence propre, qui m’échappe, et qui se construit en parallèle d’une volonté consciente.